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Il faut une vraie politique du renseignement économique

Xerfi Canal a reçu Christian Harbulot, Directeur associé de Spin Partners et directeur de l'École de guerre économique.

Décidé à interpeller le nouveau gouvernement sur ses ambitions en matière de renseignement économique, Christian Harbulot en a rappelé les fondements : une activité qui consiste à trouver la bonne information pour renforcer la puissance économique d’un Etat ou d’un acteur privé.


Sous l’effet des nouvelles technologies de l’information, l’importance du renseignement économique a décliné, déplore le directeur de Spin Partners et de l’Ecole de guerre économique. Et pourtant, le renseignement économique va au-delà du simple espionnage industriel. Si on considère que l’influence en fait également partie, le renseignement économique recouvre en réalité l’ensemble des moyens, y compris illégaux, destinés à renforcer la puissance des Etats ou des entreprises. Le souci est que les entreprises ne savent pas à quelle porte frapper quand elles recherchent des informations disponibles depuis des sources fermées. Les groupes français sous-traitent alors leur recherche d’informations à des cabinets privés, anglo-saxons pour la plupart d’entre eux. Et c’est ce qui explique le véritable déficit en ressources humaines et le manque d’expertise de nos entreprises pour acquérir des informations parfois vitales (contrefaçon de médicaments, détournement de technologies…). Or, les groupes privés sont obligés de faire de l’influence, que l’on peut qualifier de branche action du renseignement économique.


Parent très pauvre du renseignement de l’Etat, l’influence joue pourtant un rôle prépondérant au sein de l’OMC ou dans les grands appels d’offres de l’économie mondiale. Il n’est pas normal que l’Etat français fasse l’impasse sur le renseignement économique (dont influence) surtout si l’ambition du nouveau gouvernement est bel et bien de réindustrialiser la France.