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Nouvelle édition du Manuel d’intelligence économique

La deuxième édition mise à jour et enrichie du Manuel d’intelligence économique vient de paraître aux Presses universitaires de France, dans la collection Major. Sous la direction de Christian Harbulot, fondateur et directeur de Spin Partners, l’ouvrage est une référence incontournable de l’intelligence économique.

Romain Goldschmidt, Responsable Pôle Influence, et Augustin Roch, Responsable Pôle Etudes, y signent deux études de cas, résumées ci-dessous.


Etats-Unis et Google : une coopétition de puissances, par Romain Goldschmidt.
Le numérique dessine une nouvelle géographie de puissances, surpassant les frontières traditionnelles des États-nations. La puissance, acquise jadis par la domination des mers, est aujourd’hui déterminée par le contrôle du cyberespace. Or, l’Europe apparaît bien vulnérable au sein de cette nouvelle géopolitique. En effet, les révélations d’Edward Snowden confirment au monde les méthodes de conquête hors norme utilisées par les États-Unis : celui d’un espionnage massif et globalisé des services américains à l’égard des personnes et des États, en collaboration avec les géants du Net. Avec ces révélations, l’utopie libertaire d’un Internet issu de la volonté d’activistes et d’entrepreneurs isolés, suivis par l’adhésion spontanée de la société civile, s’est évanouie. Un terrain favorable et plus encore, une ambition déterminée, est à l’œuvre, en matière numérique, aux États-Unis depuis une cinquantaine d’années. Elle allie gouvernement, armée, universités et industrie.


Jusqu’au début des années 2010, cela a permis d’assurer efficacement le développement de l’Internet et sa domination américaine. Aujourd’hui, l’affaire Snowden a atteint la réputation et la solidité de cette alliance, remettant en cause les rapports de force. De fait, la puissance américaine est désormais à l’épreuve au moment où des acteurs privés, à l’image de Google, poursuivent leur conquête avec des objectifs de puissance absolue.


Greenpeace face au piège médiatique, par Augustin Roch.


Greenpeace reste une organisation non gouvernementale à part, à la fois dans les enjeux défendus (des revendications exclusivement écologistes), ses modes d’actions (du lobbying au coup médiatique, toujours non-violent), son organisation centralisée et hiérarchique, ainsi que son indépendance financière et politique. Ayant compris très tôt la force de l’image, elle en a professionnalisé l’utilisation systématique pour se créer une réputation de défenseur intraitable de l’environnement. Néanmoins, elle a su compléter cette méthode par une approche institutionnelle, c’est-à-dire la négociation et l’expertise, qui appuie et nourrit l’action médiatique.


Toutefois, Greenpeace connaît une contrainte médiatique : celle de devoir préserver l’image qu’elle véhicule auprès de ses membres, du grand public et de ses interlocuteurs politiques et économiques. Or, cette quête de la réputation engendre un processus médiatique pernicieux. La nécessité de renforcer continuellement son image d’organisation intègre et responsable peut engendrer des dérives, encore mal exploitées par ses adversaires.


Sommaire de la deuxième édition du Manuel d’intelligence économique.